Si les médias alliés aux écrans, du « grand » aux plus petits, s’attachent de prime abord à l’image, le son (bruitages, voix) et bien entendu la musique y jouent pourtant un rôle prépondérant. Les spectateurs ne s’y trompent pas, et certaines bandes originales sont devenues de vrais « tubes » que l’on fredonne longtemps après avoir oublié les images qu’elles accompagnaient.
On assiste même à l’émergence d’un nouveau type de mélomane, amoureux de soundtracks, pour lequel des concerts symphoniques joués à guichets fermés reprennent les oeuvres désormais classiques d’un John Williams ou Hans Zimmer.Un véritable courant musical s’affirme bel et bien avec la musique à l’image.
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Les origines
Dès les origines du cinéma muet, la musique, jouée en direct par un pianiste ou un orchestre, accompagne le film, principalement, dit-on, pour couvrir le bruit du moteur de l’appareil de projection, mais pas uniquement. On s’aperçoit rapidement de la force de la musique pour souligner et amplifier l’effet des images, de la narration et du spectacle.
Lors de ces premières projections de films, on joue des compositions non originales : improvisations sur des chansons et thèmes à la mode, pastiches et variations sur des oeuvres classiques. Rapidement pourtant, des collaborations entre compositeurs et réalisateurs voient le jour. On cite souvent la partition composée en 1908 par Camille Saint-Saëns) pour le film L’assassinat du duc de Guise
Compositeur de musique au cinema…
Si, au début, les réalisateurs faisaient feu de tout bois pour s’approvisionner en musique, les progrès techniques d’enregistrement et de synchronisation vont permettre à la musique de film d’acquérir ses lettres de noblesse, entre les années 1930 et 1950. 0n assiste alors à l’avènement du style musical hollywoodien qui marquera, et influence encore, des générations de cinéphiles et de compositeurs. Les orchestrations chargées et puissantes d’un Max Steiner dans King Kong (1933) ou Autant en emporte le vent (1939) en sont un bon exemple.
…un métier exigeant
Mais ce métier est exigeant. On dit souvent qu’un bon compositeur n’est pas forcément un bon compositeur de BO. En effet, en plus d’une solide formation commune à tous les musiciens, l’écriture à l’image fait appel. à des connaissances multiples.
Certes, il faut un bagage technique pour caler le son à l’image, calculer le tempo entre deux points de montage, créer et suivre une piste tempo, être capable de gérer un orchestre symphonique virtuel aussi bien qu’un setup électro, acoustique ou électrique. Écrire un arrangement, diriger, jouer soi-même d’un ou plusieurs instruments. Jongler avec les OMF et les formats
audio et vidéo. Faire de bonnes prises, utiliser les effets de manière créative, mixer, masteriser…
Oui, la polyvalence du compositeur à l’image est incontournable à l’ère de la MAO !